Décrypter les dynamiques des mouvements armés est un exercice complexe dans le contexte malien. En effet, depuis l’éclatement de la crise de 2012, les mouvements armés ne cessent de naître ou de se reconstituer pour se positionner sur l’échiquier politique, institutionnel et sécuritaire. Dans ce contexte les groupes d’auto-défense sont créés ou récréés en contre-réaction à l’apparition de groupes rebelles pour assurer la défense de leurs communautés. En intervenant dans la dynamique insurrectionnelle née de la crise, les groupes d’autodéfense visent à porter un discours contestataire de l’ordre politique et sécuritaire établi par les groupes rebelles. Ce texte met l’accent sur les logiques insurrectionnelles des groupes d’autodéfense Ganda Koy (« maîtres de la terre », en songhay) et le Ganda Izo (« fils du pays ») dans le contexte de la crise malienne et du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation./Decrypting the dynamics of armed movements is a complex exercise in the Malian context. Indeed, since the outbreak of the 2012 crisis, armed movements are constantly being born or reconstituted in order to position themselves on the political, institutional and security fronts. In this context, self-defense groups are created or recreated in reaction to the emergence of rebel groups to defend their communities. By intervening in the insurrectional dynamics stemming from the crisis, the self-defense groups aim to carry a discourse against the political and security order established by the rebel groups. This text focuses on the insurgent logics of the self-defense groups, Ganda Koy (“masters of the earth” in songhay) and Ganda Izo (“son of the country”) in the context of the Malian crisis and the process of the Agreement for Peace and Reconciliation implementation.
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